EFFICACITÉ HYDRIQUE & TRANSITION HYDRIQUE
1.
UNE TRANSITION HYDRIQUE INÉVITABLE
Au niveau mondial, les effets de l'anthropisation du cycle de l'eau (imperméabilisation, assèchement des zones, humides, etc.), la dégradation et la surexploitation des ressources en eau, aggravés par le changement climatique engendrent une inadéquation, de plus en plus fréquente et importante, entre les usages souhaités et les ressources disponibles (en quantité et qualité).
Les conséquences négatives, et parfois dramatiques, sur toutes les activités humaines (eau potable, industrie, agriculture, etc.) et sur le fonctionnement des milieux naturels sont déjà présentes et s’amplifieront encore à l’avenir, avec des aléas climatiques (sécheresses et inondations) beaucoup plus intenses et fréquents. L’utilisation de l’eau va être de plus en plus contrainte et coûteuse (coûts directs et indirects).
Ceci engendre, au niveau mondial, une transition hydrique, comme il y a une transition énergétique.
TOUTES LES ACTIVITÉS HUMAINES VONT DEVOIR S’ADAPTER = NÉCESSITÉ D’UNE STRATÉGIE DE TRANSITION HYDRIQUE
La transition désigne « un processus de transformation au cours duquel un système passe d’un régime d’équilibre à un autre ». La transition n’est donc pas un simple ajustement mais une « reconfiguration fondamentale du fonctionnement et de l’organisation du système ». Cette transformation structurelle touche simultanément les secteurs technologique, économique, écologique, socioculturel et institutionnel et les évolutions de ces secteurs se renforcent mutuellement. (…).
2.
L’EAU : DES IMPACTS ÉCONOMIQUES SOUS ÉVALUÉS
La transition hydrique n’est pas seulement une réaction à un monde qui subit de multiples contraintes. C’est aussi un moyen d’améliorer les performances des acteurs économiques.
Car le coût global de l’eau est en fait bien plus important que ce qui est pris en compte classiquement dans les bilans économiques. En effet, aux coûts directs faciles à évaluer (factures d’eaux, redevances, etc.) doivent être ajoutés les coûts indirects, qui sont eux sous-évalués, comme notamment :
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- Les consommations d’énergie et toutes les actions associées à l’exploitation de ces installations (ex. : temps de travail, réactifs chimiques, …).
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- La productivité des utilisations de l’eau (continuité d’activité, efficience des actifs).
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- Le nombre ou la taille des installations nécessaires à ces utilisations de l’eau (ex. : pompes, aérateurs, filtres, transferts thermiques, assainissement, etc.) : CAPEX et OPEX.
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Une utilisation non responsable de l’eau peut également avoir un coût à l’échelle collective, pour les autres utilisateurs d’une ressource.
2.
L’EAU : DES IMPACTS ÉCONOMIQUES SOUS ÉVALUÉS
La transition hydrique n’est pas seulement une réaction à un monde qui entre sous-contrainte. C’est aussi un moyen d’améliorer les performances des acteurs économiques.
Car le coût global de l’eau est en fait bien plus important que ce qui est pris en compte classiquement dans les bilans économiques. En effet, aux coûts directs faciles à évaluer (factures d’eaux, redevances, etc.) doivent être ajoutés les coûts indirects, qui sont eux sous-évalués, comme notamment :
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- Les consommations d’énergie et toutes les actions associées à l’exploitation de ces installations (ex. : temps de travail, réactifs chimiques, …).
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- La productivité des utilisations de l’eau (continuité d’activité, efficience des actifs).
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- Le nombre ou la taille des installations nécessaires à ces utilisations de l’eau (ex. : pompes, aérateurs, filtres, transferts thermiques, assainissement, etc.) : CAPEX et OPEX.
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Une utilisation non responsable de l’eau peut également avoir un coût à l’échelle collective, pour les autres utilisateurs d’une ressource.
L’EAU EST UN NOUVEAU LEVIER MAJEUR DE PERFORMANCE = INTÉRÊT D’UNE STRATÉGIE DE TRANSITION HYDRIQUE
3.
L’EAU : UN ENJEU LOCAL ET PARTAGÉ PAR TOUS
L’eau étant un marqueur de l’humanité, ceux qui la gaspillent et la polluent seront de moins en moins tolérés. L’impact négatif de mauvaises pratiques ne rejaillit pas seulement à l’extérieur (autres usagers, clients, etc.) mais aussi à l’intérieur (salariés, partenaires, …) de l’entreprise ou de la collectivité.
De ce fait, l’eau est aussi un excellent sujet pour enclencher une dynamique environnementale au sein d’une entreprise ou d’une collectivité. C’est concret, c’est vital, c’est local. Cela facilite l’adhésion du plus grand nombre et peut ensuite être décliné sur d’autres sujets (les méthodes étant généralement les mêmes) : déchets, énergie, transport, etc.
LA RÉDUCTION DE L’EMPREINTE HYDRIQUE EST AUSSI UN ENJEU SOCIÉTAL, AUQUEL TOUTES LES PARTIES, INTERNES ET EXTERNES, SONT SENSIBLES
EFFICACITÉ HYDRIQUE
L’actuelle stratégie de gestion de l'eau est principalement basée sur le traitement de l’eau : d’une part la production d’eaux standardisées (eaux potable, osmosée, déminéralisée, glacée, etc.) à partir d’eaux brutes et d’autre part la collecte et le traitement des eaux usées. Dans la situation où l’eau devient moins disponible et plus coûteuse, cette stratégie peut s’avérer inadaptée car elle se contente de répondre aux besoins, sans se soucier de la pertinence et l'efficience des usages de l’eau. Autrement dit, elle agit sur les conséquences, en ne se souciant que très peu des causes.
La stratégie d’efficacité hydrique est une approche systémique, qui vise à maitriser, améliorer et si besoin transformer l’ensemble des facettes de la gestion de l’eau. Il s’agit prioritairement d’agir sur les causes racines, c’est-à-dire les usages de l’eau, pour réduire les consommations et les rejets (volume et charge polluante) et n’avoir à produire ou à traiter que ce qui n’aura pu être évité. Il s’agit ensuite de chercher à réorganiser les flux (tri, cascade d’usages, reUT, …) et diversifier les ressources (pluvial, etc.).
C’EST UNE DÉMARCHE D’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE QUI VISE D’UNE PART À RÉDUIRE LES RISQUES ET LES COÛTS DIRECTS ET INDIRECTS (PERFORMANCE ÉCONOMIQUE) ET D’AUTRE PART À RÉDUIRE L’EMPREINTE HYDRIQUE (PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE).
La base de cette stratégie n’est donc plus le traitement de l’eau, mais l’information. Le premier objectif technique est de connaître et suivre précisément les consommations et rejets de chaque usage de l’eau. Ceci peut se faire, durant des campagnes ciblées ou de manière pérenne, par l’installation de points de mesure quantitative et qualitative. Cette cartographie permet d’identifier et de hiérarchiser les points d’amélioration et de risques, puis de préconiser des solutions organisationnelles et/ou techniques adaptées à chaque situation.
TERRITOIRE TRANSITION HYDRIQUE
La stratégie de transition hydrique est une approche globale (de la ressource jusqu’aux rejets) qui vise à transformer le système eau d’un territoire pour améliorer son efficience et remettre en adéquation les usages avec les ressources disponibles (aujourd'hui et demain).
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Il s'agit par exemple :
- d’accompagner progressivement tous les acteurs vers une réduction des consommation ( = chasse au gâchis et fuites, sobriété, évolution des usages, …) mais aussi des pollutions émises, en quantité et qualité ( = procédés propres, tri des effluents, substitution ou exclusion de substances, etc.)
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- de diversifier les ressources (pluvial, reUT, cascades d’usages, …) adressant certains de ces usages
Un programme de transition hydrique passe donc par la création d’une dynamique territoriale sur les enjeux liés à l’eau.